viernes, septiembre 28, 2007

El pueblo birmano entre la rebelión y la decepción

Al parecer sólo con una ya tardía reacción del Consejo de Seguridad de la ONU -pese a la resistencia de Rusia y China- podría frenar la represión ejercida por el régimen militar birmano en contra de los manifestantes. La Junta Militar estaría detrás de la caída de la principal conexión a Internet del país deseosa de que la comunidad internacional permanezca ignorante de los acontecimientos tal como sucedió en 1988 cuando la revuelta popular fue sofocada a sangre y fuego y donde se estima unas 3,000 personas habrían fallecido. Se requiere de la colaboración de los socios principales de Birmania: India, Rusia y China. Pero estos últimos califican los últimos acontencimientos y la represión militar como "internal affairs" como problema interno...como si los derechos humanos fueron algo negociable diplomáticamente o estuvieran a la libre disposición de los gobernantes. Al parecer luego de más de 60 años desde la fundación de las naciones Unidas y en vísperas del sexagésimo aniversario de la Declaración Universal de los Derechos Humanos algunos gobernantes no entienden la importancia de la protección de estas libertades y garantías básicas basadas en la dignidad porpia de todo ser humano.

MSN

Artículo de Radio France Internationale


Birmanie
La junte censure Internet

Vendredi, la junte birmane a coupé la principale liaison Internet du pays et fermé les cybercafés de Rangoon. Elle veut empêcher la diffusion, hors de Birmanie, d'informations, de photos et de vidéos sur la répression en cours depuis trois jours.


Le site Irrawaddy : http://www.irrawaddy.org/.


Vendredi, troisième jour de répression en Birmanie. La junte militaire tente, depuis mercredi, de faire taire le mouvement de protestation pacifique lancé par les moines la semaine dernière et largement suivi par la population. Malgré une dizaine de morts annoncés par les autorités en deux jours, des manifestations ont, une fois de plus, eu lieu à Rangoon et à Mandalay, les deux plus grandes villes birmanes. De leur côté, les autorités, qui ont déclaré un couvre-feu, ont aussi coupé la principale liaison Internet du pays. Un responsable birman des télécoms a attribué le problème à « un câble sous-marin endommagé ». Mais une source occidentale « fiable », selon l’AFP, a indiqué que la coupure aurait été ordonnée par la junte qui cherche à empêcher la diffusion, hors de Birmanie, d'informations, de photos et de vidéos sur la répression en cours. La junte « tente d’imposer un huis-clos », dénonce Reporters Sans Frontières (RSF). Alors que la répression « s'accélère », « le flot d'informations se tarit » et « il y a urgence à aider les journalistes birmans et étrangers afin qu'ils puissent continuer d'accomplir leur devoir », souligne l’organisation.

Jusqu’ici, et contrairement au mouvement démocratique réprimé dans le sang en 1988, les images de la « révolution safran » et de sa répression étaient accessibles au monde entier. Les téléphones portables, caméras numériques et blogs ont aidé les Birmans à passer à travers les mailles de la censure et les 200 cafés Internet ont permis aux étudiants de transmettre photos et vidéos quasiment en direct. « Les jeunes savent comment échapper aux contrôles sur l’Internet. Nous avons reçu des images de Rangoon mais aussi de Mandalay », rapporte Aung Din, directeur de « US Campaign for Burma », un groupe d’opposition au régime birman installé à Washington. « En 1988, nous n’avions pas ces moyens pour faire sortir nos messages de Birmanie. Personne dans la communauté internationale n’avait été au courant des premières manifestations. Cette fois, le monde entier est informé, quelle différence ! » Pour Said Win, rédacteur en chef de Mizzima News, « c’est vraiment le résultat de la globalisation ». « Que la junte le veuille ou non, le gouvernement ne peut plus isoler le pays du reste du monde ».

Journalistes sous pression

« L’Internet birman est plus contrôlé que le Net chinois ou vietnamien », analyse RSF qui affirme vendredi que tous les cybercafés de Rangoon ont été fermés. Ces derniers jours, « le réseau Internet est très lent et de nombreuses lignes de téléphones portables ont été coupées. Malgré ces restrictions, des images et des informations continuent à sortir du pays grâce aux journalistes étrangers présents dans le pays et aux journalistes birmans », note l’organisation. Matériel confisqué, lignes téléphoniques placées sur écoute, interrogatoires, agressions… RSF dénonce les pressions exercées ces dernières semaines sur les journalistes locaux. Des pressions qui ont contraint plusieurs groupes de presse privés à suspendre leurs publications, « parce qu’elles refusaient de publier la propagande gouvernementale », explique, vendredi, un responsable de la profession à l’AFP. RSF s’est aussi indignée de la mort, jeudi, du journaliste japonais Kenji Nagai, tué par balle lors d’une manifestation à Rangoon.

Très peu de visas presse étant accordés aux journalistes étrangers et les professionnels birmans étant sous haute surveillance, beaucoup d’informations et d’images proviennent de citoyens ou de journalistes non professionnels. Le quotidien The Irrawaddy note l’émergence de « citoyens-reporters ». « Nous recevons des photos de gens qui ont des comptes mail privés sur Skype ou Gmail. Ils ne font pas grand cas du risque qu’ils prennent en faisant ça car ils veulent montrer au monde ce qui se passe », explique le rédacteur en chef du journal. C’est ce courage citoyen qui alimente les sites Internet basés à l’étranger, comme The Irrawaddy. Avec les événements récents, ce journal de référence fondé en 1992 par des Birmans en exil, revendique plus de 22 millions de clics ce mois-ci, plus du double de son chiffre habituel. Des connexions qui ont même fait exploser son serveur.

Les internautes sont déçus

D’autres supports relaient une information venue de l’intérieur, comme Mizzima News, site web d’opposition basé en Inde, Mandalay Gazette, installé en Californie, ou encore la Democratic Voice of Burma (DVB), qui émet depuis Oslo. La DVB s’appuie sur une trentaine de journalistes travaillant clandestinement en Birmanie et qui déploient des trésors d’ingéniosité pour exfiltrer les informations. Khin Maung Win, directeur adjoint de la DVB, explique qu’ils utilisent des téléphones satellite, illégaux dans le pays. « Nous passons aussi des informations en contrebande à travers la frontière thaïlandaise, mais c’est coûteux et risqué », dit-il. Créée en 1992 avec des fonds norvégiens, la station, qui émet par satellite, revendique une audience totale de 20 millions de personnes. C’est l’un des moyens pour les Birmans, très isolés, de s’informer sur la situation de leur propre pays.

Malgré la forte médiatisation, la mobilisation des opposants en exil et celle des opinions publiques internationales – différentes manifestations ont été organisées en Italie, en France, au Canada et en Malaisie-, la diplomatie internationale peine à prendre des mesures radicales. Les Birmans expriment sur la Toile leur impression d’avoir été abandonnés par la communauté internationale. Sur les blogs, l’espoir qui avait transpiré la semaine dernière, a été remplacé par le pessimisme, l’exaspération, la rage et le désespoir. « Pendant que le monde entier s’époumone dans ses appels à la raison, la junte birmane continue de réprimer », regrette Debbie Stothard, d’Altsean, une organisation de défense des droits de l’homme proche de l’opposition. L’émissaire des Nations Unies pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, est attendu à Rangoon samedi. Mais les opposants en exil ne croient pas que sa venue change les choses. « Seule une résolution immédiate du Conseil de sécurité peut arrêter les chiens fous – surnom des généraux, ndlr- assoiffés de sang », affirme Soe Aung, porte-parole d’une coalition d’organisations d’opposition en exil en Thaïlande. Une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies sur la Birmanie doit se tenir mardi prochain à Genève.


par Olivia Marsaud

Article publié le 28/09/2007 Dernière mise à jour le 28/09/2007 à 16:17 TU

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